mercredi 24 février 2016

Brutalisme

Je n'avais jamais entendu ce terme il y a encore quelques mois mais il m'a intrigué et j'ai donc entrepris une recherche. 
Tout d'abord, je tiens à préciser qu'il n'est en aucun cas question de violence dans cet article, car le brutalisme est un courant architectural qui s'est épanoui Outre-Manche et notamment à Londres entre les années 1950 et la fin des années 1970. 
A l'époque le brutalisme, dont le nom vient de l'utilisation du béton brut, imagine une architecture  qui vise à changer la vie des classes populaires. Néanmoins ces constructions massives et sévères, fruit d'un courant social ont rencontré nombre de détracteurs avant le retour en grâce que l'on connait actuellement. Cet engouement actuel pour le brutalisme se manifeste largement sur les réseaux sociaux et les visites organisées par le National Trust sont sold out dès leur mise en vente.
Aujourd'hui si certains se sont gentrifiés, la plupart de ces bâtiments ont été démolis avant leur retour en grâce, ou sont en passe de l'être malgré la mobilisation d'architectes de renom comme Richard Rogers et Norman Foster. 


 Le Robin Hood Gardens a échappé de peu à la destruction en 2008 grâce à une intense campagne menée par les architectes Richard Rogers et Zaha Hadid

National Theater sur la rive sud de la Tamise

Queen Elisabeth Hall et sa piste de skate board

Mais la star incontestable  c'est la Trellick tower (1972) de l'architecte Erno Goldfinger dans le quartier de Notting Hill.
Cette tour, autrefois érigée en logements sociaux et mal fréquentée attire aujourd'hui un autre type de locataires férus d'architecture qui se mêlent aux couches populaires. 
A l'Est de Londres, sa non moins célèbre jumelle la Balfron tower (1967) avec son mirador orwellien et son terrifiant terrain de jeux en béton, le plus déprimant d'Angleterre, est en passe d'être transformée en résidence de luxe.
Pour l'anecdote, Ian Fleming, le célèbre père de James Bond détestait tellement Ernö Goldfinger et ses idéaux sociaux qu'il nomma Goldfinger l'un de ses plus odieux personnages.

L'emblématique et impressionnante Trellick Tower

Balfron Tower et son playground de béton
La maison moderniste du charismatique Ernö Goldfinger à Hampstead, conçue en 1939.

 Un autre création emblématique du brutalisme est le centre Barbican, en plein coeur de Londres. Concu en 1954 et achevé dans les années 80, ce vaste complexe culturel  (le plus grand d'Europe) comprend une serre tropicale, des plans d'eau, des théâtres et cinémas, des salles d'exposition, 3 restaurants, le tout dans un vaste dédale de couloirs, d'étages et de terrasses. 
Il englobe aussi un ensemble résidenciel recherché de 13 blocs et 3 tours reliés par des terrasses et allées surélevées mais fut néanmoins classé bâtiment le plus laid de la capitale ! 
Cependant, prendre le soleil et un café au bord du bassin sur la terrasse publique en contemplant les roseaux et l'église millénaire St Giles Cripplegate est une expérience que je conseille vivement.









1 commentaire:

  1. Impressionnante cette Trellick Tower ! ça me fait un peu penser à l'Eglise Saint Joseph construite par Auguste Perret au Havre.

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